Le Cac 40 ramené sous des 6.000 points, TF1 et M6 sanctionnés après l’abandon de leur fusion, Actualité des marchés
A l’instar des autres places financières mondiales, la Bourse de Paris évolue sur des plus bas de deux mois à l’approche d’une série de décisions monétaires cette semaine, dont celle de la Réserve fédérale américaine. L’activité est particulièrement limitée avec à peine 580 millions d’euros échangés sur les valeurs du Cac 40 en raison de la fermeture du London Stock Exchange pour les funérailles de la reine Elizabeth II. Tokyo était également close ce lundi pour la Journée du respect aux personnes âgées.
A mi-séance, le Cac 40 recule de 1,59% à 5.980,82 points après un plancher à 5.979,69, son premier passage sous le seuil des 6.000 points depuis le 15 juillet (5.901,38). Les contrats futures sur indices américains cèdent ente 0,8% et 1% après une chute de 4,8% du S&P 500 la semaine dernière, la plus forte depuis la mi-juin.
Les économistes tablent généralement sur un relèvement de 75 points de base des taux de la Réserve fédérale mercredi soir, qui porterait le taux des Fed funds dans une marge de 3% à 3,25%, contre 2,25% à 2,5% actuellement. La perspective d’un troisième resserrement du coût du crédit d’une telle ampleur a été confortée par le ralentissement moins marqué qu’espéré de la hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis en août, d’autant qu’en données core (hors alimentation et énergie), l’inflation ne donne pas de signe d’accalmie.
Les indicateurs économiques américains de la semaine dernière « suggèrent que le ralentissement de la croissance de l’activité n’a pas encore eu pour effet d’exercer une pression baissière sur l’inflation core, ce qui devrait inciter la Fed à rester d’humeur ‘hawkish’ lors de sa réunion » de cette semaine, observe Andrew Hunter de Capital Economics.
La crédibilité de la Fed en question
Un resserrement d’un point de pourcentage n’est pas exclu. Selon les calculs de CME Group sur la base des contrats futures sur Fed funds, cette probabilité est évaluée à 20%. Un tel resserrement n’est donc pas le scénario privilégié dans la mesure où il aurait pour effet d’écorner la crédibilité de la Fed et de renforcer les craintes d’un atterrissage brutal de l’économie américaine.
Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à 2 ans, sensible aux anticipations d’évolution des taux courts, s’est tendu de 30 points de base la semaine dernière pour atteindre 3,92%, son plus haut niveau depuis 2007, avant de revenir autour de 3,86%. Celui du Bund allemand à 10 ans, qui sert de référence dans la zone euro, se tend de près de 4 points de base à 1,7860%, en vue d’un plus haut de trois mois.
TF1 et M6 jettent l’éponge
En retard par rapport à la Fed dans son cycle de resserrement monétaire, la Banque d’Angleterre pourrait pour sa part opter pour une hausse des taux de 50 à 75 points de base jeudi et, pour de nombreux économistes, le Royaume-Uni est déjà en récession. La Banque du Japon, qui rendra son verdict vendredi, fait figure d’exception en ce sens qu’elle n’a donné aucun signe de sa volonté d’abandonner sa politique ultra-accommodante en dépit de la chute du yen.
Du côté des valeurs, TF1 perd 4,3%, sa maison mère Bouygues 2,3% et M6 4,1%. Les deux groupes de télévision ont annoncé renoncer à leur projet de fusion, initié en mai 2021 dans le but de résister à la montée en puissance des plateformes de télévision en ligne, comme Netflix ou Disney+. Les concessions exigées par l’Autorité de la concurrence sont telles que le projet « ne présentait plus aucune logique industrielle », a indiqué Bouygues dans un communiqué.
Valneva chute de 12,2%. Le groupe français et l’allemand IDT Biologika ont conclu un accord sur la fin de leur collaboration dans la production du vaccin à virus inactivé contre le Covid-19 de Valneva. Compte tenu de la réduction du volume de commandes de la Commission européenne, Valneva a suspendu la production du vaccin et va, en compensation, verser à IDT Biologika jusqu’à 36,2 millions d’euros en numéraire et l’équivalent de 4,5 millions d’euros en nature, c’est-à-dire en matériel.
TotalEnergies baisse de 2,1% dans le sillage du recul de 1,8% du baril de Brent de la mer du Nord. La levée ce lundi des mesures de confinement à Chengdu, en Chine, ne suffisent pas à occulter les craintes sur l’économie mondiale.