Le Cac 40 attend la Fed, les menaces de Poutine dopent les actifs refuge, Actualité des marchés
En baisse de 1,06% peu après l’ouverture, la Bourse de Paris a totalement effacé ses pertes. Les investisseurs doivent composer avec la perspective d’un nouveau resserrement de taille de la politique monétaire de la Fed, ce soir, et les dernières menaces proférées par Vladimir Poutine. Le calme apparent pourrait s’expliquer par le fait que l’attentisme est généralement de rigueur à l’approche des décisions monétaires de la Fed, « avant que les grands mouvements se mettent en place » une fois celles-ci connues, rappelait Jim Reid, de Deutsche Bank, ce matin.
A mi-séance, le Cac 40 gagne 0,21% 5.992,17 points dans un volume d’affaires de 650 millions d’euros. Les contrats futures sur indices américains gagnent quelques fractions après un passage dans le rouge.
Le président russe a décrété ce mercredi une « mobilisation partielle » dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine en accusant l’Occident de s’engager dans un chantage nucléaire contre son pays. Il répond ainsi aux déclarations de l’Otan qui a dénoncé l’intention de Moscou de s’engager dans une escalade en annonçant un référendum dans les républiques pro-russes de Donetsk et de Luhansk entre les 23 et 27 septembre. Un scrutin est également prévu à Kherson et dans plusieurs villes de la région de Zaporijjia.
Ruée vers les actifs refuge
Cette montée des tensions a donné un coup de fouet aux actifs dits refuge comme la devise américaine, qui a atteint un nouveau pic de 20 ans, tandis que la livre sterling cède 0,3% et l’euro 0,5% à 0,9928 dollar. Dans le même temps, le rendement de l’emprunt allemand à 10 ans se détend de 8 points de base à 1,88% après avoir atteint un pic de 8 ans la veille. Celui de l’emprunt américain à 10 ans diminue de 4 points de base à 3,5377%, revenant ainsi d’un plus haut de 10 ans à 3,6%. Le rendement des obligations diminue lorsque leur prix augmente à la suite d’achats. L’once d’or s’apprécie pour sa part de 0,6% à 1.674,44 dollars sur le marché spot à Londres.
Autre conséquence des rodomontades de Vladimir Poutine, les cours du pétrole repartent à la hausse, le baril de Brent progressant de 2,6 % à 94,80 dollars. TotalEnergies s’adjuge ainsi 2,5%.
Vallourec avance de 7,3%. Le fabricant de tubes sans soudures a annoncé la signature d’un accord d’une durée de dix ans avec la compagnie pétrolière saoudienne Saudi Aramco portant sur la fourniture de tubes de cuvelage premium et de services destinés à ses activités de forage.
Les valeurs de défenses montent également à l’image de Thales (+4,5%) et de Dassault Aviation (+3,6%).
Le taux des Fed funds à 4% en fin d’année ?
La plupart des économistes tablent sur une hausse des taux de la Fed de 75 points de base ce soir, qui serait la troisième consécutive d’une telle ampleur et porterait le loyer de l’argent dans une fourchette de 3% à 3,25%. Mais le marché surveillera surtout les nouvelles projections de la Fed sur l’évolution des taux d’intérêt, le fameux « dot plot ». Nombre d’observateurs estiment qu’ils devraient s’établir à au moins 4% à la fin de l’année, contre 3,4% estimé en juin, sans perspective d’assouplissement avant 2024.
Selon les calculs de CME Group sur la base des contrats futures sur Fed funds, la probabilité d’une hausse de 75 points de base est évaluée à 84%, et celle d’un relèvement d’un point de pourcentage à 16%, contre 17% hier soir et plus de 30% après la publication des chiffres de l’inflation du mois d’août.
Alors, 75 ou 100 points de base ? Le débat a pris de l’ampleur, d’autant que la Banque de Suède a créé la surprise hier en relevant ses taux directeurs d’un point de pourcentage et prévenu que d’autres resserrements devraient suivre. Pour Michael Hewson, chef analyste marché chez CMC Markets, une telle option est peu vraisemblable et « relèverait d’une réaction impulsive suggérant que la Fed est prise de panique et enverrait un message totalement erroné aux marchés ».
