L’effet Banque d’Angleterre retombe, le Cac 40 en baisse de plus de 1%, Actualité des marchés
L’amorce d’accalmie a fait long feu à la Bourse de Paris malgré l’intervention d’urgence de la Banque d’Angleterre (BoE) pour ramener « l’ordre » sur les marchés. La Vieille Dame de Threadneedle Street a annoncé qu’elle allait procéder temporairement à des achats d’obligations à long terme pour le montant « qui sera nécessaire à l’obtention de ce résultat », à compter d’aujourd’hui et ce jusqu’au 14 octobre. La BoE a dans le même temps annoncé la suspension de son programme d’émission obligataire.
Le rebond de la livre sterling qui a suivi cette décision n’a pas tenu face au flot de critiques à l’encontre du projet de réductions d’impôt de Liz Truss, dont celles du FMI, qui a invité le gouvernement britannique à revoir sa copie. Les places financières mondiales, qui évoluent sur des plus bas de près de deux ans, restent par ailleurs confrontées au spectre de la récession sur fond de durcissement des politiques monétaires pour juguler l’inflation, le tout dans un climat de tensions géopolitiques exacerbées.
Vers 14h30, le Cac 40 perd 1,11% à 5.689,89 points après un plancher à 5.651,49, inédit depuis février 2021. Les contrats futures sur indices américains cèdent entre 0,1% et 0,6%. Apple recule de 3% en avant-Bourse à New York à la suite d’informations de Bloomberg selon lesquelles le groupe aurait renoncé à augmenter la production du dernier iPhone en raison d’une demande insuffisante. A Paris, STMicroelectronics, fournisseur de la marque à la pomme, abandonne 4,6%. Autre mouvement significatif à New York, Biogen bondit de plus de 50%% après l’annonce que le traitement expérimental contre la maladie d’Alzheimer, développé, avec le japonais Eisai, ralentissait drastiquement la progression de la pathologie.
Soupçons de sabotage
Les soupçons de sabotage des gazoducs Nord Stream, qui acheminent le gaz russe vers l’Allemagne, contribuent à renforcer la crise énergétique qui menace l’Europe à l’approche de l’hiver. Sans directement nommer Moscou, les dirigeants européens estiment que les dégâts subis par les pipelines sont « délibérés » et suggèrent que les infrastructures critiques du Vieux Continent sont désormais une cible.
« Toute perturbation délibérée des infrastructures énergétiques européennes est totalement inacceptable et entraînera une réponse forte et unie », a déclaré Josep Borell, le chef de la diplomatie de l’UE, selon la chaîne allemande ntv. « Endommager les infrastructures pousse les tensions entre l’Occident et la Russie vers un point de non-retour, douchant les espoirs d’amélioration à court terme, tant sur le plan géopolitique qu’énergétique. », résume Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank. A Rotterdam, les contrats futures sur le gaz européen bondissent de 14% au lendemain d’une hausse de 17%.
Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à 10 ans se maintient juste en dessous du seuil des 4%, franchi ce matin pour la première fois depuis 2010 alors que les responsables de la Fed se montrent favorables à une poursuite du cycle de resserrement énergique de la politique monétaire. Considéré comme « dovish », Neel Kashkari, président de l’antenne de Minneapolis, estime que la réaction de la banque centrale est agressive d’une manière « appropriée », ajoutant que la Fed ne répètera pas les erreurs du passé.
Trigano voit une inflexion dans la pénurie de châssis
Les valeurs liées aux matières premières reculent, plombées par la fermeté du dollar et les craintes de récession. ArcelorMittal perd 5,1% et TotalEnergies 1,4%.
Les banques sont également dans la tourmente, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale cédant entre 4% et 5%.
Trigano bondit de plus de 12%. Le fabricant de camping-cars a annoncé une hausse de son chiffre d’affaires au quatrième trimestre de son exercice décalé, grâce à sa politique d’acquisitions. Le groupe souligne notamment une inflexion dans les pénuries de châssis en tablant sur une amélioration à compter de la fin de l’année. « les constructeurs automobiles, fabricants de ces châssis, laissent tous entrevoir une nette amélioration de la situation à partir de la fin de l’année 2022. », indique-t-il dans son communiqué.
Sanofi prend 1,7%. Le groupe pharmaceutique dit s’attendre à un effet de change positif sur ses résultats du troisième trimestre, à hauteur de 10% à 11% pour le chiffre d’affaires et de 12% à 13% pour le bénéfice par action.
