La Bourse de Paris flanche en fin de séance et finit en baisse, Actualité des marchés
La Bourse de Paris n’aura pas réussi à aligner une cinquième séance de hausse d’affilée. Le Cac 40 qui, au plus haut du jour, gagnait 0,7%, clôture en repli de 0,43%, à 6.040,72 points, tiraillé entre des résultats trimestriels bien accueillis et des tensions inflationnistes toujours vives en Europe, quand bien même la détente sur les prix du pétrole observée depuis quelques jours laisse espérer que le pire est passé.
Les Etats-Unis, selon les agences Bloomberg et Reuters, vont libérer entre 10 et 15 millions de barils de leurs réserves stratégiques. A un peu plus de 90 dollars le baril, le Brent est en baisse de 4,5% sur quatre séances. Le baril de brut américain WTI est, quant à lui, retombé à 83 dollars. Hier, pour la première fois depuis janvier 2021, les cours du WTI affichaient une variation de 0% sur un an. Voilà qui permet de comprendre pourquoi le consensus des économistes s’attend à ce que l’inflation américaine soit réduite de moitié d’ici à la fin du deuxième trimestre 2023, à 4,1%.
Pour autant, à Wall Street, les grands indices américains évoluent également en léger repli, après leur récent rebond, avec en ligne de mire le Livre beige de la Fed, sur les conditions économiques actuelles dans 12 districts fédéraux des Etats-Unis, qui sera publié dans la soirée.
Netflix bondit à Wall Street
Netflix bondit de plus de 15%, dopé par l’annonce, hier soir, d’un bénéfice et d’un chiffre d’affaires trimestriels supérieurs aux attentes, ainsi que d’une progression deux fois plus forte que prévu du nombre de ses abonnés. Procter & Gamble, chez qui les comptes du troisième trimestre montrent que le relèvement des prix a compensé la baisse des volumes de ventes, progresse de 3% quand bien même le fabricant de la lessive Tide et des couches Pampers table sur un impact plus fort que prévu des devises et de l’inflation sur ses résultats annuels, désormais attendus dans le bas de la fourchette de ses prévisions. Tesla publiera ses comptes trimestriels après la clôture.
De ce côté-ci de l’Atlantique, Pernod Ricard, Kering et Vivendi publieront leur chiffre d’affaires du troisième trimestre demain. Pas grand-chose à signaler côté entreprises françaises aujourd’hui si ce ne sont les chutes de Sartotius Stedim – entreprise qui avait connu un boom de son activité avec le Covid et fait état maintenant d’un gros ralentissement de sa croissance – et du laboratoire vétérinaire Virbac, après une révision à la baisse de ses prévisions pour cette année. A l’inverse, Orpea a gagné jusqu’à 45% alors que les vendeurs à découvert ont commencé à déboucler leurs positions « short ».
L’inflation à plus de 10% au Royaume-Uni
Sur le Vieux Continent, les prix à la consommation ont augmenté de 9,9% sur un an dans la zone euro le mois dernier, soit légèrement moins que les 10% annoncés en première estimation, mais l’accélération est bien réelle après les 9,1% du mois d’août. Les chiffres définitifs « confirment que les pressions sur les prix sont très fortes et généralisées. Si l’inflation dans son ensemble pourrait diminuer l’an prochain avec les prix de l’énergie et de l’alimentation, le taux ‘core’ devrait se maintenir à un niveau inconfortablement élevé au cours des deux prochaines années », prévient Jack Allen-Reynolds, de Capital Economics. Et d’ajouter que le taux d’inflation ‘core’ « devrait rester au-dessus des 2% pendant un certain temps, ce qui maintiendra la pression sur la BCE pour relever ses taux de façon agressive, même si l’économie tombe en récession ». Le conseil des gouverneurs de la BCE annoncera sa décision monétaire jeudi prochain.
Au Royaume-Uni, le taux d’inflation a atteint 10,1% le mois dernier, retrouvant ses niveaux de juillet, gonflé par la flambée des prix alimentaires. Le marché balance entre des hausses de 75 et 100 points de base des taux de la Banque d’Angleterre le 3 novembre. Cette dernière a par ailleurs confirmé qu’elle entamerait le 1er novembre le processus de cession d’obligations acquises dans le cadre de son programme d’achats d’actifs. Dans un premier temps, les maturités longues ne seront pas concernées par ces cessions.
Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts européens et américains se tendent à nouveau.