Chic, le chômage américain remonte !, Actualité des marchés
Après six séances d’affilée dans le rouge, l’indice a fortement rebondi vendredi à 14 h 30 : la faiblesse des données de l’emploi aux Etats-Unis pourrait calmer le jeu sur les taux d’intérêt.
L’invraisemblable score du mois de juillet (+ 9 %) a été quasi effacé par le recul de 5 % du mois d’août. L’été s’est donc achevé sur un maigre gain de 3,4 %. Et septembre a mal débuté, prélude à un mois réputé difficile en Bourse.
Il faut dire que les raisons d’être inquiet ne manquent pas. Devant l’envolée historique de l’inflation, les banquiers centraux se doivent d’agir fermement. Or, pensant que la hausse des prix serait passagère, ils ont trop tardé à prendre le taureau par les cornes. Force est de constater que les objectifs d’inflation à 2 % sont très largement dépassés. Il est donc nécessaire de refroidir les économies, quitte à les faire momentanément plonger dans la récession. Les dernières statistiques économiques chinoises ont, par ailleurs, fait froid dans le dos, le pays étant toujours en proie à la pandémie et à la politique zéro Covid. C’est ce qui inquiète les marchés, car qui dit récession, dit révision à la baisse des estimations de bénéfices des entreprises. Les investisseurs ont en ligne de mire deux rendez-vous clés ce mois-ci : le 8 septembre, avec la Banque centrale européenne, et le 21, avec la Réserve fédérale américaine. Les dernières déclarations de Jerome Powell, à Jackson Hole, et des petites phrases musclées de hauts responsables de l’institution européenne laissent à penser que la prochaine hausse des taux serait de 75 points de base : de quoi favoriser l’aversion au risque sur les places boursières.
Paradoxalement, vendredi, les « mauvaises » données sur l’emploi aux Etats-Unis ont apporté du tonus aux marchés. Le Cac 40, qui progressait mollement de 0,5 % depuis le début de la séance, a tout à coup regagné 1,3 % peu après l’annonce, à 14 h 40 (heure de Paris). Si, comme le pensent certains économistes, le pic de l’inflation américaine est derrière nous, il pourrait ne plus être nécessaire d’utiliser le bazooka.
SYLVIE AUBERT