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Jerome Powell, trouble-fête des marchés financiers, Actualité des marchés

A quand le « pivot » accommodant dans la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine ? C’était la question centrale des investisseurs mercredi soir. Malheureusement, la Fed n’y a pas réellement répondu. Son président, Jerome Powell, qui se tenait à la tribune, a fait une réponse de normand. D’un côté, il a estimé que le décalage entre les décisions monétaires et leur impact sur l’économie pourrait nécessiter des hausses moins marquées dans les prochains mois.

« Très prématuré »

De l’autre, il a souligné qu’il était « très prématuré » d’anticiper une « pause » en raison, notamment, de la solidité du marché du travail, de la résistance de la consommation et du niveau toujours élevé de l’inflation. Et ce même si une partie de l’économie, notamment le secteur immobilier, réagit déjà aux relèvements en série des taux d’intérêt. En d’autres termes, le taux directeur « terminal », c’est-à-dire le point-haut des Fed funds, n’est pas encore connu mais il devrait être plus élevé que dans les projections des membres du rapport de septembre. Désormais, les 4,5%, voire 5%, sont dans la ligne de mire de nombreux observateurs. Pour l’heure, les taux des Fed funds se situent entre 3,75% et 4%, leur plus-haut niveau en 15 ans, après le relèvement « jumbo » de 75 points de base acté mercredi soir.

La suite des événements dépendra de l’impact sur l’économie des hausses de taux passées mais aussi desprochains indicateurs d’activité, à commencer par l’inflation et l’emploi. Le Bureau of Labor Statistics (BLS) dévoilera son rapport officiel sur l’emploi en octobre vendredi en début d’après-midi. En attendant, les inscriptions hebdomadaires au chômage, communiquées ce jeudi, sont ressorties en baisse de 1.000, à 217.000, tandis que la composante emploi de l’indice ISM des services a reculé de 53 en septembre à 49,1 en octobre.

En Bourse, les propos de Jerome Powell ont jeté un froid. Le Cac 40 termine en repli pour la deuxième séance d’affilée, cédant 0,54%, à 6.243,28 points, dans un volume de transactions de 3 milliards d’euros. A Wall Street, le asdaq Composite prolonge sa baisse : – 1% après un recul de 3,36% mercredi. A Londres, le FTSE 100 fait de la résistance (+0,53%) après la décision sans surprise de la Banque d’Angleterre d’augmenter de 75 points de base son taux repo, à 3%, soit le relèvement le plus marqué en 33 ans.

BNP Paribas et Axa en forme…

Sur le front des valeurs, deux financières, BNP Paribas et Axa, ont remis leur copie trimestrielle. La banque de la rue d’Antin a publié un bénéfice net trimestriel en hausse de 10,3?%, à 2,76 milliards d’euros, supérieur aux attentes (2,36 milliards), pour des revenus, à périmètre et changes constants, en progression de 4,9?%. Le groupe a encore bénéficié d’un coût du risque encore faible, en dépit de provisions de prudence. Ces performances ont été appréciées en Bourse, BNP Paribas gagnant 3,14% à la clôture.

Axa, de son côté, a pris 3,11% après l’annonce d’un chiffre d’affaires en croissance à données comparables de 2?%, à 78,4 milliards d’euros pour les neuf premiers mois de l’exercice. La compagnie d’assurances en a profité pour rassurer au sujet du coût de l’ouragan Ian, le deuxième en importance ayant frappé les Etats-Unis après Katrina en 2005. Le coût pour Axa, avant impôts et net de réassurance, ne sera que d’environ 0,4 milliard d’euros.

… CGG en souffrance

A l’inverse, Stellantis a lâché 3,06%. Certes, le constructeur automobile a enregistré une forte croissance de 29% de son chiffre d’affaires au troisième trimestre grâce à la progression de ses livraisons, des prix de ventes et des devises, mais des problèmes de logistique ont gonflé les stocks du groupe en raison d’un manque de camions et de chauffeurs. « Ces problèmes ont impacté notre capacité à convertir un solide carnet de commandes en ventes en Europe », a déclaré le directeur financier Richard Palmer.

En dehors du Cac 40, le titre de l’équipementier électrique Legrand a été court-circuité (-5,44%), le marché déplorant la dégradation des marges et le ralentissement de la croissance. L’analyste de la banque américaine Jefferies a aussi pointé du doigt une génération de trésorerie insuffisante. Enfin, CGG a plongé de 24,08%, en dernière position (et de loin) du SRD, après des comptes trimestriels en deçà des attentes et des prévisions annuelles revues à la baisse.


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