La tentative de rebond fait pschitt… Le Cac 40 aligne une quatrième séance de baisse, Actualité des marchés
Et patatras ! La tentative du marché parisien de remonter la pente après trois séances consécutives de baisse a fait pschitt dans l’après-midi… Après un plus-haut à 6.303,66 points à la mi-journée, le Cac 40, embarqué par Wall Street et la baisse du pétrole, a ralenti la cadence puis basculé dans le rouge, pour toucher un plus-bas à 6.182,63 points, avant de terminer à 6.210,22 points, en retrait de 0,19%. En cette période estivale, le volume d’échanges est resté faible à 2,64 milliards d’euros. Les investisseurs ont des doutes plus que légitimes sur l’inflation et la croissance économique globale. Des doutes qui se reflètent dans les cours de l’or noir, le baril de Brent de la mer du Nord et le WTI chutant de 5,4%, à respectivement 99,25 dollars et 91,83 dollars.
L’inflation allemande en route vers les 10%
Sur le front de l’inflation, les nouvelles ne sont pas bonnes (sans surprise). En Allemagne, où le chiffre a été dévoilé en début d’après-midi, les prix à la consommation ont poursuivi leur trajectoire haussière en août. De 8,5% sur un an en juillet, l’inflation a grimpé à 8,8%, alimentée par les prix de l’énergie et de l’alimentation. Elle est « à son niveau le plus élevé depuis plus de 70 ans », calcule Commerzbank. Pour les spécialistes, c’est clair : l’heure n’est pas à l’inversion de tendance. « Nous nous attendons à ce que l’indice des prix à la consommation se situe autour, ou au-dessus, de 10% en octobre après le retrait des mesures temporaires et l’introduction d’une taxe sur le gaz. En outre, les pressions sous-jacentes sur les prix sont encore très fortes », prévient Andrew Kenningham, chef économiste Europe chez Capital Economics. Cela est de mauvais augure pour l’inflation en zone euro, dont les données pour le mois d’août seront dévoilées mercredi à 11 heures. Elle devrait connaître une poussée de 0,1 point, à 9%, et à 4,1% en données core, c’est-à-dire hors alimentation et énergie. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’un rythme très clairement inacceptable pour la Banque centrale européenne (BCE).
Hausse « jumbo » des taux en zone euro ?
En retard sur son cycle monétaire, en comparaison des Etats-Unis, en particulier, l’institution optera-t-elle pour une hausse « jumbo » de 75 points de base des taux directeurs lors de sa réunion du 8 septembre ? C’est le vœu de certains membres de l’institution. Le gouverneur de la Banque d’Estonie, Madis Müller, estime que la BCE doit inclure l’option d’un relèvement de trois quarts de points dans ses options. Isabel Schnabel, membre du directoire, juge, elle aussi, qu’il faut agir avec « détermination » pour combattre l’inflation, « même au risque d’une croissance plus faible et d’un chômage plus élevé ». Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a également défendu une action « soutenue et déterminée » de la BCE pour éviter que des « anticipations d’inflation plus élevées nous obligent à des relèvements de taux agressifs ». Tous ne partagent pas le même avis. Lundi, Philip Lane, le chef économiste de la BCE, a prôné un rythme « régulier » de relèvement des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation. Compte tenu des « incertitudes liées à la crise énergétique et [des] risques de fragmentation, malgré l’introduction d’un nouveau mécanisme d’action pour la combattre, une hausse de 50 points de base nous semble toujours le plus probable », analyse Sebastian Paris-Horvitz de LBPAM.
Aux Etats-Unis, comme en Europe, le changement de politique monétaire fait craindre une récession. Le Vieux Continent serait plus touché, mais Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan, a calculé que la probabilité d’une récession aux États-Unis était maintenant de plus de 50%.
Sur le front des valeurs, il y a peu d’actualité en cette fin août. On notera néanmoins que Carrefour a fini en repli de 2,69%. JPMorgan a dégradé sa recommandation de « surperformance » à « neutre ». Enfin, TotalEnergies, bon dernier, a lâché 3,62% dans le sillage du pétrole.