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Le Cac 40 en panne de tendance avant les midterms et l’inflation américaine, Actualité des marchés

La Bourse n’a que faire des démentis de Pékin. Elle veut croire en un assouplissement prochain de la politique zéro Covid de la Chine en raison du ralentissement économique en cours dans le pays. Exprimées en dollar, les exportations ont diminué de 0,3% sur un an en octobre et les importations de 0,7%, soit la première contraction simultanée depuis mai 2020. Plusieurs villes, touchées par des mesures de restriction, ont qualifié celles-ci d’excessives et appelé à des actions plus ciblées. Mais, de leur côté, les responsables de la santé chinois ont été fermes : la bonne approche est celle d’un « nettoyage dynamique » des cas de Covid dès leur apparition. De plus, avec l’hiver arrivant à grands pas, il serait illusoire de parier sur un changement de cap. « Une réouverture rapide et à grande échelle de l’économie [chinoise] semble hautement improbable, mais les autorités pourraient se montrer plus disposées à soutenir la croissance en 2023, ce qui pourrait changer la donne pour les marchés », estime Emmanuel Cau, stratégiste actions européennes chez Barclays.

Les démocrates en passe de perdre la chambre des Représentants

Au-delà de la Chine, l’attention des opérateurs boursiers se porte sur les États-Unis, ou deux rendez-vous importants sont prévus cette semaine. Avant les chiffres de l’inflation en octobre jeudi, ils scruteront le déroulé des élections de mi-mandat (midterms). En jeu : le renouvellement de la totalité des sièges de la Chambre des représentants, d’un tiers de ceux du Sénat, l’élection des gouverneurs dans 36 Etats ainsi que d’importantes fonctions électives au niveau local. Les démocrates, parti de Joe Biden, qui contrôlent actuellement la Chambre et disposent d’une infime majorité au Sénat, sont menacés. « Il est très clair que les démocrates devraient perdre la Chambre des représentants, même si le doute plane encore quant au Sénat, tranche Kristina Hooper, chef de la stratégie des marchés mondiaux chez Invesco. Toutefois, il est peu probable que les élections de mi-mandat aient un impact important sur les marchés. Les investisseurs ont évidemment tendance à préférer un équilibre des pouvoirs au sein du gouvernement, de sorte qu’un Congrès divisé pourrait être légèrement plus positif. Toutefois, il convient de noter que ce qui a compté le plus historiquement est l’année du cycle présidentiel en elle-même : au fil du temps, la troisième année a eu tendance à être la plus positive pour la performance des marchés boursiers. Espérons que ce sera également le cas cette fois-ci. »

La performance du marché sera aussi, et surtout, tributaire de la stratégie de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et, donc, des prochains indicateurs d’activité, en particulier l’emploi et l’inflation. L’indice des prix à la consommation en octobre sera dévoilé jeudi en début d’après-midi. Plusieurs signes plaident pour un ralentissement, même s’il sera à la marge. Parmi eux : la baisse des prix des voitures d’occasion, de l’immobilier ou du fret. Le coût des matières premières a également baissé depuis le pic. « Ajoutons un détail technique pour octobre : l’actualisation annuelle des services de santé devrait avoir une contribution négative au CPI », indique le cabinet Oddo BHF. Au final, le consensus table sur une hausse de 7,9% sur un an de l’indice global en octobre, contre 8,2% en septembre, et de 6,5% en core (hors alimentation et énergie et sur un an toujours), contre 6,6% en septembre. A noter par ailleurs qu’au moins sept responsables de la Fed s’exprimeront cette semaine.

Avant autant de rendez-vous importants, le Cac 40 a joué la prudence. D’autant qu’il vient d’aligner cinq semaines consécutives de progression. Il termine la séance de lundi parfaitement stable à 6.416,61 points, dans un volume de transactions de 3,2 milliards d’euros. Outre-Atlantique, le Dow Jones prend 0,7% et le Nasdaq Composite 0,14%. 

Une filiale de Vinci convoquée devant la justice

Sur le front des valeurs, Renault s’est adjugé 3,77% à la veille de sa journée investisseurs. Le constructeur automobile envisage de valoriser son activité électrique à environ 10 milliards d’euros, rapporte Bloomberg en citant des personnes au fait de la question. De son côté, Air France-KLM (+1,75%) a profité des très bons résultats de la compagnie irlandaise à bas coût Ryanair, qui a annoncé des profits record pour la période estivale. Enfin, l’assureur Axa (+2,22%) a bénéficié du relèvement d’opinion d’UBS, passé de « neutre » à « achat ».

De l’autre côté du palmarès, Vinci a perdu 2,09%. Sa filiale Vinci Construction Grands Projets (VCGP) est convoquée mercredi par un juge d’instruction de Nanterre en vue d’une éventuelle mise en examen dans le cadre d’une plainte remontant à 2015 au sujet de chantiers au Qatar menés par l’entreprise QDVC, dans laquelle VCGP détient 49%. Vinci réfute « vigoureusement [ces] allégations » sur les conditions de travail, assimilées à du travail forcé et de la traite d’êtres humains par les ONG. Egalement dans le rouge, Thales a cédé 0,68% après que JPMorgan a dégradé son opinion sur le titre de « surpondérer » à « neutre ». Enfin, Orpea a lâché 2,88%. Le gestionnaire d’Ehpads est à la recherche de près de 2 milliards d’euros de capitaux dans le cadre de la restructuration de sa dette, selon des sources citées Bloomberg.


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