Le Cac 40 termine dans le vert malgré la déception causée par les résultats d’Alphabet et de Microsoft, Actualité des marchés
Les Big Tech pèsent sur les marchés de tout leur poids. Après l’annonce des résultats trimestriels somme toute décevants d’Alphabet et de Microsoft, la Bourse de Paris a fini sa course à 6.276,31 points selon son indice phare, le Cac 40, après un pic à 6.282,75 points peu avant 11 heures et un plus bas à 6.219,33 points vers 15 heures. L’indice parisien s’affiche, à la clôture, en légère hausse de 0,41%. Une tendance qui pourrait se poursuivre au cours de ces prochains jours, alors que les résultats de Meta sont attendus ce mercredi, avant ceux d’Amazon et d’Apple demain.
La maison mère de Google a publié hier soir un chiffre d’affaires trimestriel inférieur aux attentes, notamment en termes de revenus publicitaires. Microsoft a, quant à lui, enregistré la plus faible croissance trimestrielle de ses ventes en cinq ans, doublée de prévisions jugées décevantes dans ses activités cloud. Les titres chutent tous deux d’environ 7%. Alors que le Nasdaq 100 reculait de près de 2% à l’ouverture, les répercussions ne se sont pas fait attendre en Europe. STMicroelectronics a perdu 0,78%, ce mercredi. L’indice Stoxx 600 Technology a, dans le même temps, cédé 0,41%.
Un discours plus modéré des banques centrales ?
Les investisseurs surveillent de près les prévisions des entreprises en cette saison de résultats pour tenter d’évaluer l’impact de l’inflation et du resserrement des banques centrales à la veille de la décision monétaire de la BCE. Cette dernière devrait, selon le consensus, opter pour une nouvelle hausse de 75 points de base, qui porterait le taux directeur à 2% – son plus haut niveau depuis février 2009. « Le marché attend de connaître la tonalité des commentaires de la BCE, dans la mesure où un message trop agressif pourrait tuer le léger rally en place sur les actions depuis la mi-octobre », observe Francisco Simon, de Santander AM, cité par Bloomberg. Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés d’IG France, se veut confiant : « Le tassement du prix des matières premières, l’allègement des pressions logistiques mondiales et l’impact de la guerre en Ukraine sur le moral des acteurs économiques devraient pousser la BCE à modérer le discours accompagnant les hausses de taux. »
La Fed devrait, mercredi prochain, emboîter le pas de l’institution de Francfort en annonçant également une énième hausse de 75 points de base. Les indicateurs les plus fraîchement publiés, à commencer par la dégradation de la confiance du consommateur (ressorti à 102,5 contre 107,8 en septembre, selon le Conference Board), mais aussi dans l’immobilier, suggèrent que les hausses de taux successives commencent à freiner l’économie – et, donc, l’inflation. Pour rappel, les marchés se maintenaient les derniers jours à bon niveau, notamment du fait des commentaires de presse selon lesquels la banque centrale américaine pourrait réduire le rythme des resserrements de sa politique monétaire. Le rendement de l’emprunt américain à 10 ans se détend de 9 points de base, à 4,01%.
A noter, par ailleurs, que la Banque du Canada a moins relevé son taux directeur que prévu, de 50 points de base. L’opération porte néanmoins ce dernier à 3,75%, son plus haut niveau depuis 14 ans. Une hausse de 75 points de base était attendue par le consensus.
Dassault Systèmes et Michelin sanctionnés
Dassault Systèmes a reculé de 3,41%. L’éditeur de logiciels d’aide à la conception assistée par ordinateur a dépassé les attentes en matière de résultats et de chiffres d’affaires, grâce à un effet de change favorable. Les analystes de Jefferies soulignent cependant que les ventes de licences sont ressorties en-deçà des attentes et que la croissance de 8% du chiffre d’affaires trimestriel ressort, à taux de change constants, dans le bas de la fourchette des prévisions du groupe.
Michelin a lâché 1,72%. Le pneumaticien a annoncé une croissance de 20,5% de ses ventes à fin septembre 2022. Il a toutefois abaissé ses perspectives de cash-flow libre pour l’ensemble de l’année à 0,7 milliard d’euros, contre 1,2 milliard précédemment.
En revanche, Thales a gagné 3,29%. Le groupe d’électronique de défense pense atteindre le haut de la fourchette de ses prévisions en matière de croissance du chiffre d’affaires cette année, après avoir profité au troisième trimestre de la dynamique des activités d’identité et de sécurité numériques.
Hors indice phare, Atos a progressé de 13,81%. Le groupe de services numériques reprend des couleurs après avoir confirmé ses objectifs 2022. Il a enregistré une croissance de 5,7% de son chiffre d’affaires au troisième trimestre.
Orpea a, au contraire, replongé de près de 34%. L’exploitant de maisons de retraite a annoncé avoir obtenu l’ouverture d’une procédure amiable de conciliation auprès du tribunal de commerce de Nanterre, afin d’engager avec ses créanciers financiers des discussions relatives à la restructuration de sa dette, à l’obtention de moyens financiers et à l’ajustement de ses engagements bancaires, ou covenants. Il va, par ailleurs, déprécier ses comptes 2022 de 2,1 à 2,5 milliards d’euros.