L’inflation américaine a créé un gros mouvement de panique en Bourse ce jeudi, Actualité des marchés
Quelle séance ! Si le Cac 40 gagnait plus de 1% à la mi-journée, il a chuté de près de 2% en début d’après-midi avant de parvenir à redresser progressivement la tête et de revenir sur ses plus hauts. La volatilité a été extrême en Bourse ce jeudi, sur fond de publication d’une des statistiques les plus importantes du moment, celle de l’inflation aux Etats-Unis, cruciale en effet pour la prochaine décision de politique monétaire de la Fed au début du mois de novembre.
Annoncée à 14h30, la hausse des prix à la consommation a, certes, légèrement ralenti sur un an en données globales au titre du mois de septembre outre-Atlantique, à 8,2%, contre 8,3% en août, mais le consensus attendait un repli un peu plus important, à 8,1%. Surtout, hors éléments volatils que sont l’énergie et l’alimentation, l’inflation a accéléré, à 6,6% sur un an, après 6,3% en août et même par rapport aux anticipations des analystes, qui visaient un niveau de 6,5%. Déception également dans les comparaisons sur un mois. Les prix ont augmenté de 0,4% en données globales, deux fois plus qu’anticipé et que l’augmentation symbolique de 0,1% du mois d’août. Hors alimentation et énergie, ils sont en hausse de 0,6%, comme le mois précédent et contre un ralentissement à +0,4% espéré.
Nouveau modèle pour la BCE ?
Ce jeudi, le Cac 40 finit en hausse de 1,04%, à 5.879,19 points, dans un volume d’échanges de 3,7 milliards d’euros. A New York, le Dow Jones gagne 2,1%, le S&P 500 1,9% et le Nasdaq Composite 2%, non sans avoir connu un début de séance bien rouge également. En Europe, les investisseurs ont également été pu se montrer sensibles aux informations de l’agence Reuters selon lesquelles les membres de la Banque centrale européenne estiment qu’il faudra moins de hausses de taux que le marché ne l’estime actuellement pour maîtriser l’inflation, selon un nouveau modèle interne qui pourrait servir dans le cadre des délibérations futures.
« Malgré tous les signes de persistance d’une forte inflation dans la statistique des prix à la consommation, certains indices vont clairement dans le sens d’une désinflation partout ailleurs, constate Michael Pearce de Capital Economics. Et de citer la baisse des prix des véhicules d’occasion, ainsi que la moindre pression sur les prix des loyers qui pointe également vers une forte modération, à terme, du coût du logement, « bien que l’effet ne se matérialisera pas véritablement avant le premier semestre 2023. D’ici à ce que cela apparaisse dans la statistique des prix à la consommation, la Fed vas continuer à se montrer hawkish, et à pousser vers des hausses des taux rapides. », nuance-t-il.
Nouvelle hausse de taux « jumbo » en vue
C’est d’ailleurs ce que montre très exactement l’outil développé par CME Group à partir des contrats future sur Fed funds. La probabilité d’une nouvelle hausse « jumbo » des taux directeurs début novembre, de 75 points de base (ce serait la quatrième d’affilée), est estimée à quelque 97%. Rien pour un tour de vis de 50 points de base, les 3% restants concernant un mouvement de 100 points de base, inédit dans le cycle actuel de resserrement monétaire de la Fed.
Pour Liz Ann Sonders, stratège en chef des investissements chez Charles Schwab, « il pourrait s’agir d’un dernier sursaut d’inflation et à partir de là, nous commencerons à ralentir ». Mais d’ici-là, les marchés d’actions vont rester très volatils, estime-t-elle encore.
Les banques dans les meilleures places
A ce jeu, les banques ont tiré leur épingle du jeu, à l’image de JPMorgan Chase, Wells Fargo, Morgan Stanley et Citigroup, qui publieront d’ailleurs leurs comptes trimestriels ce vendredi.
A Paris, Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole ont gagné de 2,1% à 3,9%. Autre soutien de l’indice Cac 40, le secteur aéronautique, avec les gains de 4,8% et de 3,9% de Safran et d’Airbus. TotalEnergies (+3,1%) a profité de la hausse des cours du pétrole.