Plus élevé que prévu, l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis rend inévitable un geste fort de la Fed la semaine prochaine. De quoi saper le moral des investisseurs.
Faut-il relever pour la troisième fois d’affilée les taux d’intérêt de 75 points de base pour endiguer l’inflation aux Etats-Unis ? Le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, qui se réunira les 20 et 21 septembre, devra trancher cette question, même si, aux yeux des opérateurs, la réponse ne fait aucun doute : elle est positive. Ils en ont acquis la certitude mardi à l’annonce d’une hausse plus forte que prévu, de 8,3 % sur un an, de l’indice des prix à la consommation en août. Mesurée hors énergie et alimentation, l’inflation a même accéléré de 0,6 % d’un mois sur l’autre et atteint 6,3 % en rythme annuel.
Les marchés d’actions, bien orientés la veille, ont accusé le coup, tant en Europe qu’aux Etats-Unis, où le Nasdaq Composite a plongé de 5,16 % mardi, lesté par Meta, la maison mère de Facebook (- 9,4 %), notamment. La glissade s’est poursuivie jusqu’en fin de semaine. Ni les ventes au détail aux Etats-Unis ni les demandes d’allocations hebdomadaires au chômage – qui suggèrent que l’économie résiste bien aux hausses de taux – n’ont permis de maintenir les « faucons » à distance. Au contraire, certains vont même jusqu’à anticiper une hausse de 100 points de base des taux directeurs, soit 1 point entier. De quoi renforcer les anticipations de récession.
Signe annonciateur d’un retournement prochain, l’inversion de la courbe des taux américains, avec des rendements du Trésor à deux ans supérieurs aux rendements à dix ans, n’a jamais été aussi forte depuis quarante ans, d’après les calculs d’Allspring Global Investments. A la veille du week-end, le Cac 40 n’est plus qu’à 6.077 points, en repli de 2,17 % sur cinq jours. L’indice parisien s’en sort toutefois mieux que le Nasdaq, qui est en passe d’accuser sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis le mois de janvier.
CELINE PANTEIX
