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Nouvelle séance de hausse à la Bourse de Paris, mais le rally de soulagement donne des signes de fatigue, Actualité des marchés

La Bourse de Paris aligne une quatrième séance de hausse d’affilée, portée, comme hier, par la décision du nouveau ministre des Finances britannique (avant ça, il y avait eu les rumeurs puis le limogeage de l’ex-chancelier de l’Echiquier) d’abandonner les mesures fiscales non financées annoncées, dans le cadre d’un plan de croissance, par son prédécesseur, provoquant le chaos sur le marché de la dette outre-Manche, avec des retentissements systémiques, au-delà des frontières du Royaume.

Le Cac 40 a engrangé 0,44% aujourd’hui, pour clôturer à 6.067 points, dans des volumes d’échanges qui, toutefois, sont restés faibles. Au plus haut de la séance, l’indice parisien a flirté avec 6.140 points (+1,6%), son meilleur niveau depuis le 15 septembre, avant que la banque centrale américaine ne relève pour une troisième fois d’affilée ses taux directeurs de 75 points de base (pour les porter dans une fourchette de 3-3,25%) et que la nouvelle Première ministre britannique, avec son programme économique, ne mette le feu à la poudrière, risquant de faire sauter la planète finance, moins de trois semaines après sa prise de fonction. 

À LIRE ÉGALEMENT : Comment des fonds de pension britanniques, dont celui qui gère les retraites de la Banque d’Angleterre, en sont venus à prendre des risques pouvant faire sauter la planète finance

Pour ramener le calme sur le marché de dette, secoué par des ventes paniques d’obligations britanniques (gilts) par les fonds de pension obligés d’apporter (à cause de l’emballement sur le taux provoqué par les « Trussonomics ») à leurs contreparties (souvent des banques) de plus en plus de garanties pour couvrir leurs expositions à des produits dérivés avec effet de levier, la Banque d’Angleterre (BoE) avait dû intervenir en urgence, le 28 septembre, pour un éviter un « credit crunch ». Pendant un peu plus de deux semaines, jusqu’à vendredi, elle a acheté des gilts sur le marché de la dette. La BoE avait également annoncé, fin septembre, qu’elle reportait le début de l’allègement de son bilan au 31 octobre.

Ce matin, le Financial Times rapportait, en citant des hauts responsables de la BoE, que la banque centrale britannique avait décidé de reporter à nouveau le « quantitative tightering » qui, outre-Manche, passe non seulement par des non-roulements de positions mais aussi par des cessions sur le marché d’obligations souveraines. Une information d’abord bien accueillie par la Bourse mais démentie en fin de matinée par l’institution.

Les bonnes surprises de la saison des publications

Pour autant, le Cac 40 et les autres places européennes finissent en hausse, tandis que les marchés américains progressent également. Sur le Dow Jones (+0,6%), Goldman Sachs, qui a publié ses comptes du troisième trimestre, gagne plus de 3%. Bien que le bénéfice ressorte en baisse sur un an, plombé par l’activité de banque d’affaires, il est tout de même meilleur que prévu grâce à l’activité de trading, Goldman Sachs vendant notamment des options « put » permettant de se protéger contre une baisse de la Bourse.

Sur le front macroéconomique, la production industrielle a rebondi de 0,4% en septembre aux Etats-Unis, soit plus que la hausse de 0,1% anticipée par le marché après une contraction de 0,1% en août. Sur le Vieux Continent, le sentiment économique s’est amélioré en octobre outre-Rhin, l’indice établi par l’institut ZEW étant ressorti à -59,2 points contre -61,9 en septembre et -66,5 anticipés par le marché. L’indice reste néanmoins « à un très bas niveau, tandis que l’indice des conditions actuelles, qui est plus étroitement corrélé au PIB, a de fait plus reculé que prévu [à -72,2, contre -60,5 en septembre et -68,5 estimé]. Parallèlement à d’autres enquêtes, le ZEW pointe clairement que l’Allemagne est désormais en récession », souligne Franziska Palmas de Capital Economics.

La perspective d’une récession en Europe est déjà actée par la Bourse. L’indice européen Stoxx des 600 plus grosses entreprises du Vieux Continent perd toujours 20% par rapport à son record de début janvier. Dans ce contexte, et alors que la saison des publications a commencé, les bonnes surprises sont accueillies avec entrain.

Publicis finit sur un gain de plus de 2% après avoir progressé de 4,7% au meilleur de la séance. Le groupe de publicité a de nouveau relevé l’ensemble de ses objectifs financiers pour 2022, encouragé par une croissance toujours soutenue et meilleure qu’anticipé de ses activités au troisième trimestre, notamment en Amérique du Nord et en Europe.

A l’inverse, Eurofins Scientific a perdu 2,7% après la publication de ses comptes.

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