Sixième séance de baisse d’affilée pour le Cac 40, qui chute de 5,5% en une semaine, Actualité des marchés
Le mois de septembre commence bien mal pour la Bourse de Paris. Le Cac 40 (-1,48% à 6.034,31 points) aligne aujourd’hui une sixième séance de baisse d’affilée, après avoir clôturé le mois d’août en baisse de 5%. La moitié du rally d’été a été effacée du fait des nouveaux records atteints par les prix de l’énergie en Europe la semaine dernière et de la détermination des banquiers centraux, réunis lors du symposium de Jackson Hole, à lutter contre l’inflation, quitte à plonger l’économie en récession en relevant les taux d’intérêt.
A Wall Street, le Dow Jones perd 0,5%, le S&P 500 1% et le Nasdaq Composite des entreprises technologiques, parmi les plus sensibles aux taux d’intérêt, lâche quasiment 2%. Le rendement des obligations souveraines américaines à deux ans est au plus haut depuis novembre 2007, installé désormais au-dessus du seuil des 3,5%. On notera le plongeon de 10% de Nvidia, après la décision de la Maison-Blanche de permettre aux fabricants de puces la vente de composants à la Chine uniquement sous condition de l’obtention d’une licence gouvernementale.
Attention au PIB du troisième trimestre
Le Cac 40 a été plombé aujourd’hui par une série de mauvais chiffres économiques. En Chine, l’activité manufacturière est entrée en phase de contraction en août, l’indice privé définitif PMI-Caixin ressortant en dessous du seuil des 50 points, pour la première fois en trois mois. Il tombe à 49,5 points, contre 50,4 en juillet. En cause, un affaiblissement de la demande, sur fond de rationnement de l’électricité et de regain de l’épidémie de Covid-19. Déjà, il y a deux jours, les chiffres officiels du gouvernement chinois montraient que la demande était défaillante avec un sous-indice des nouvelles commandes passé dans le rouge après deux mois de croissance.
En Chine, la crise sanitaire est loin d’être finie. Hier, près de 4 millions d’habitants des villes de Chengde et Xinle, dans le Hebei, près de Pékin, ont été confinés, les autorités voulant éviter un emballement des cas de Covid avant la tenue de la grande réunion du Parti communiste chinois à l’automne. Au nord de la ville, c’est plus de 13 millions, à Tianjin, qui ont dû se soumettre à un test PCR après la détection de 80 cas positifs en l’espace de deux jours.
En zone euro, l’indice manufacturier définitif d’août a été annoncé à 49,6 points, en nouveau retrait de 0,1 point par rapport à juillet. La tendance est franchement mauvaise en Allemagne, où la composante industrielle a chuté de 49,8 à 49,1 points en l’espace d’un mois. Seule la France surprend agréablement, avec un indice PMI qui repart en au-delà des 50 points, donc en zone d’expansion, à 50,6 points, contre 49 en juillet.
« Les industriels de la zone euro, toujours confrontés à de fortes difficultés, signalent un nouveau repli marqué de leurs volumes de production en août. L’activité manufacturière a ainsi diminué pour un troisième mois consécutif, tendance préfigurant une baisse du PIB au troisième trimestre, décrypte Chris Williamson, économiste en chef chez S&P Global, en charge de l’étude mensuelle sur les PMI. Les indicateurs prospectifs de l’enquête laissant par ailleurs augurer une accélération potentiellement marquée de la contraction au cours des prochains mois, les risques de récession économique ont augmenté dans la région. »
Outre-Atlantique, l’indice ISM manufacturier, davantage considéré comme la référence, s’est maintenu en territoire d’expansion. Il est même parvenu à rester stable en août, à 52,8 points, alors qu’un repli à 51,9 points était anticipé. Les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont, elles, légèrement tassées, à 232.000, contre 248.000 attendus et 243.000 la semaine précédente.