Très attendu, Jay Powell a jeté un froid, Actualité des marchés

Tous les ans, à la même période, le scénario se répète inlassablement. Les marchés financiers activent le mode pause, sans catalyseur autre que le symposium de Jackson Hole, programmé vendredi. Cette semaine, le Cac 40 a connu trois séances de calme, avec de faibles fluctuations et des volumes d’échanges étroits, et deux séances plus nerveuses.

Lundi 22 août, l’indice parisien a fléchi face à la nouvelle poussée des prix de l’énergie en Europe (gaz, électricité), synonyme de risque accru de récession sur le Vieux Continent, et le nouveau plongeon de l’euro sous la parité avec le dollar. Il s’était aussi inquiété de la teneur du discours de Jerome (Jay) Powell en fin de semaine. Vendredi, à 16 heures, le patron de la Réserve fédérale américaine a pris la parole lors de la traditionnelle grand-messe des économistes et grands argentiers de la planète. Sa détermination à endiguer l’inflation avec les outils de politique monétaire a jeté un froid sur le marché, qui gardait en tête le changement de ton de juillet, quand Jerome Powell avait signalé qu’il serait nécessaire « vraisemblablement de ralentir le rythme de la hausse des taux ». « Le rétablissement de la stabilité des prix prendra un certain temps et nécessitera l’utilisation énergique de nos outils pour mieux équilibrer l’offre et la demande, a-t-il recadré vendredi, la lutte contre l’inflation pourrait être douloureuse. » A Paris comme à Wall Street, les investisseurs en sont arrivés à la même conclusion : les taux d’intérêt seront de nouveau relevés de 75 points de base en septembre, et non de 50 points de base. Qu’en sera-t-il dans la zone euro ? Les rumeurs sont allées bon train vendredi. Des responsables de la Banque centrale européenne souhaiteraient débattre d’un relèvement d’une ampleur similaire de 75 points de base le mois prochain. Cumulées, ces deux informations ont fait trébucher le Cac 40, qui a terminé la semaine sous les 6.300 points.